La loi Jourdan, du 5 sept 1798, rend le service
militaire obligatoire. En son article 1er, la loi stipule
« Tout français est soldat et se doit à la défense de la
patrie ». le régime de la conscription est né, il ne
disparaîtra que deux siècles plus tard.
En 1804, un décret impérial met en place le
conseil de révision et le tirage au sort. Dès l'origine, la
pratique du remplacement se met en place.
La loi Cissey, en 1872, rend le service
obligatoire. La durée est, soit de 5 ans ou d'un ans ,selon le
tirage au sort.
La loi Freycinet (1889) le passe de 5 à 3 ans et
supprime les dispenses aux enseignants , séminaristes et élèves
des grandes écoles.
En mars 1905, la loi Berteaux, supprime le tirage
au sort et les remplacements. La durée est ramenée à 2 ans.
Devant la montée des tensions, en 1913 , la loi
Barthou, (la loi des trois ans) ramène la durée de nouveau à 3
ans.
Le conseil de révision, véritable rite de
passage pour nos ancêtres, se déroulait dans les chefs-lieux de
cantons, la classe d'âge était alors appelée à paraître devant
une commission, composée des maires de communes , de gendarmes, de
médecins, qui prononçaient ou non, l'aptitude du conscrit au
service armée.
La classe, ce terme
de l’administration militaire est passé dans le langage courant et
désigne l’année prévue d’incorporation d’un homme appelé
sous les drapeaux. La « classe 1900» est ainsi formée des hommes
nés en 1880, dont l’incorporation est prévue au cours de l’année
1900, etc.
D'août 1914 à novembre 1918, la France mobilisa 8 700 000 soldats et marins1. Durant la première guerre mondiale, la mobilisation, non seulement de l'armée d'active (classe 1912,1913,1914), mais de l'armée de réserve et de la territoriale a « convoqué » non seulement les classes suivantes, mais aussi les précédentes depuis la classe 1887, soit 33 classes d'âge. Des hommes âgés de 47 ans ont donc revêtu le pantalon rouge garance, puis le bleu horizon. (Voir tableau en annexe 3)
Sur le graphique ci-dessus, on voit la répartition du nombre de mobilisés par classe d'âge et le nombre de pertes pour la classe considérée.
Si l'on reprend une partie du tableau seulement à partir de la classe 1900 , les hommes nés en 1880 et après, soient des hommes de 34 ans au moment de la déclaration de la guerre, on s’aperçoit que, pour ces classes d'âges le taux de pertes n'est pas inférieurs à 15 % et les classes qui ont le plus souffert atteignent des taux proches des 30 %.
La classe 1914 étant la classe des sacrifiés
Sur le graphique ci-dessus, on voit la répartition du nombre de mobilisés par classe d'âge et le nombre de pertes pour la classe considérée.
Si l'on reprend une partie du tableau seulement à partir de la classe 1900 , les hommes nés en 1880 et après, soient des hommes de 34 ans au moment de la déclaration de la guerre, on s’aperçoit que, pour ces classes d'âges le taux de pertes n'est pas inférieurs à 15 % et les classes qui ont le plus souffert atteignent des taux proches des 30 %.
La classe 1914 étant la classe des sacrifiés
Quant aux plus jeunes classes, elles sont toutes incorporées par anticipation :
la classe 1914, fin août-début septembre 1914 ;
la classe 1915, décembre 1914 ;
la classe 1916 , avril 1915 ;
la classe 1917 , janvier 1916 ;
la classe 1918 , avril-mai 1917 ;
la classe 1919 , avril 1918 .
Un tiers des jeunes hommes nés en 1894 seront immolés aux feux de l'artillerie dans la première partie de cette guerre dans cette stratégie d'offensive à outrance. Les généraux devront apprendre à économiser les hommes, dans les années suivantes !
Comparons le pourcentage des MPF de notre échantillon avec le % global par classe sur toute la France (le tableau complet est en annexe 4).
Pour certaines classes, on constate une « surmortalité » de notre échantillon comme en 1904, presque 3 % de plus . Même chose, en 1915 et 1916.
D'autres classes semblent au contraire bénéficier
d'une sous-mortalité exemple les classes 1910 et 11.
Compte-tenu de la taille de mon échantillon, les variations statistiques ont-elles une validité quelconque ? Même si pour les classes 1905 et 1906, où la plus forte variation pourrait être valide sur le plan statistique, je n'ai aucune piste, à l'heure actuelle, pour expliquer ce phénomène. Se retrouvent-il dans d'autres « pays *» ?
Mon échantillon n'est que le reflet des inscrits sur les Monuments aux Morts, dont j'ai pu retrouver la trace sur le site Mémoire des Hommes. Je suis bien certain qu'il en manque à l'appel, comme je l'ai décrit plus haut dans les sources et méthodes de travail.
* pays au sens géographique ou non pas nation, exemple le giennois versus montargois
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