Essais de synthèse
a Les personnels
Grâce aux traces retrouvées soit dans le Gâtinais, le journal officiel, ou l’état civil, on a pu collecter à peine une centaine de nom. Seules les personnels décorés comme infirmières nous sont connus, la grande majorité d’entre elles reste dans l’ombre. A l’hôpital du Château, des sœurs devaient y œuvrer(voir le scandale de conversion rapporté plus haut), de même à l’hôpital mixte, puisqu’une sœur Blanche apparaît dans un témoignage.
3 infirmières, bien que récompensées de la médaille des épidémies, n’ont pu être localisées dans une des formations ou hôpital.
Les infirmiers relevant des SIM, se répartissait entre deux activités, les infirmiers dit de visite, capable de faire des soins et de petits pansement auprès des malades, et les autres chargés de toute les autres tâches, administrative logistiques, hygiène.
De même, chez les infirmières, il y avait une différence entre les personnels formés, voir diplômé par les sociétés de secours, et les autres.
Des 24 personnes dont on peut citer le nom, à part la princesse Ghica, Me Falour et Melle Seeberger, aucun des parcours de ces personnes ne nous est connu. La grande majorité a reçu la médaille des épidémies pour leur implication, M. Deslandes a été un acteur important du laboratoire de bactériologie de l’hôpital Mixte.
Les Médecins , nous sont plus connus, surtout grâce au témoignage du Gâtinais qui cite pratiquement toujours leurs diverses mutations et ou promotions. En regardant le tableau on s’aperçoit que certain ont été nommé dans deux formations au cours de leurs carrière à Montargis.
Les pharmaciens de l’hôpital n°2 (Château) et celui de l’hôpital N° 28 ne nous sont pas connu , du moins au travers de nos différentes sources, cependant la formation du collège de garçon en à vu au moins deux , ainsi que l’hôpital des Dames Françaises, qui lui, a eu le privilège d’avoir une pharmacienne, fait rare à cette époque .Les aumôniers ont tous été, nommés, désignés par l’ évêque d’ Orléans au tout début de la guerre dans la première semaine du mois d’Août 1914.
Les gestionnaires dés lors qu’ils appartiennent au service desanté prennent comme nom de fonction, Officier d’administration, parfois des sous officier remplissent la mission , ils sont alors nommés comme faisant fonction,, ou adjoint. Quand aux civil,s, ils sont comptable, économe, administrateur, ou gestionnaire. Ils ont tous un emplois, ou sont bénévoles dans les formations temporaires
Aucun des gestionnaire , n’apparaît deux fois dans une ou deux formations, comme on l’a vu pour les médecins, nous n’avons pas de gestionnaire pour l’hôpital N° 3, il devait appartenir au comité d’administration de la SSBM, Mr Sedillot. De plus, aucun décès n’est retrouvé pour cette formation, ni à Chalette pendant ‘année où elle réside salle Pommereau, ni plus tard, à Montargis à l’institution St Charles, nous n’avons pas de trace de déclarant dans les registres de l’état civil
Hop Mixte La pharmacie |
b Les Décès
Je n’ai pas eu le courage de faire une base de données des listes de blessés des différentes formations pour essayer de retrouver des informations avec leur fiche matricule, travail de titan.j’ai exploité autant que possible la liste des décès, collectée par M. Billard, à partir du registre de l’état civil de Montargis. Puis en recoupant les données avec le site de Mémoire des hommes, pour en extraire les informations sur le genre de mort, j’en ai fait une base de données de 484 noms.
Deux hôpitaux à eux seul représentent les
¾ des décès, l’hôpital mixte et l’hôpital N°2, cela
s’explique par deux facteurs :
- Se sont les deux qui ferment les derniers, les
autres sont fermés soit fin 1916 soit en 1917,
- Ils possèdent un grand nombre de lits,
reçoivent aussi de plus grands blessés, et en 1918 accueillent les
malades de la grippe, un grand nombre de prisonniers allemands en
décéderont (37) à l’hôpital du Château. En 1919 seul l’hôpital
Mixte restera ouvert, où encore 31 prisonniers allemands
succomberont de maladie.
Sur les 484 poilus,pour 61 nous n’avons pas
la nationalité, 65 % d’entre eux étaient français
métropolitains 13 venaient de nos colonies.
Des 3 indochinois deux sont des travailleurs venus
compléter la force de travail dans le montargois
88 soldats des empires, allemands ou
austro-hongrois, , dont la majorité décèdent à la fin de 1918 et
en 1919 de maladie . On remarquera la présence d’un indien et
d’un américain, conséquence de la nature de la gare comme
régulatrice sanitaire à partir de 1917.
Tous ces hommes, jeunes, avaient en moyenne 28
ans. Le plus âgé, 47 ans, et le plus jeune pas encore 18 ans !
c Les blessés
Si on ne prends que les
blessés dont on est sur, 141 les 484 décès enregistrés, on voit
bien la décroissance radicale que l’on observe entre l’année
1914 et les autres, ils diminuent de moitié entre 1914 et 1915,
puis encore de moitié entre 16 et 1915. On ne peut voir là que les
bienfaits de la réorganisation des soins et des évacuations mis en
œuvre des la moitié de 1915 sous l’impulsion du sous secrétaire
à la guerre, responsable du service de Santé,
Justin Godard
32.
Tableau: Type de blessure en 1915
Une étude antérieure nous a permis de
relever dans une autre source les types de blessure les plus
fréquentes rencontrées dans une ambulance de l’avant.
Plus de la moitiés de blessés le sont aux
membres, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les
plaies par armes blanches sont rares, en fait ce sont les éclats
d’obus et des grenades qui sont les plus ravageurs, et cela dés le
début du conflit. Ceux-ci provoquent des plaies anfractueuses,
délabrantes (les gueules cassées), infectées par les débris
importés dans la plaie (vêtement, terre, bois …). Les plaies par
armes blanche, rares, montrent bien que les charges à la baïonnettes
furent vaines devant les feux de l'artillerie.
La localisation des plaies de la tête et du
cou, à la date de cette statistique doit nous remettre en mémoire
l'abandon de la casquette en faveur du casque Adrian, adopté
seulement vers la fin de l'année 1915.
d Les malades
33.
Tableau: Type de maladie 14-18
Dans ce tableau extrait des statistiques du
service de santé publié en 1920, il nous faut remarquer plusieurs
informations, qui montrent l'ampleur des problèmes auxquels furent
confrontés les Formations sanitaires de tout acabit.
Si, au début de la guerre, c'est en premier lieu,
les décès par typhoïde qui priment, ensuite la grippe sera une des
deux grandes faucheuses. Grâce à la campagne de vaccination
antityphoide, , le Service de Santé arrivera à juguler cette
épidémie, rappelons qu'il n'y aura pas d'antibiotique avant la
Seconde Guerre mondiale.
La tuberculose va être dès l'année 1916, la
grande pourvoyeuse de décès par maladies. Elle ne descendra jamais
en-dessous de la moitié des décès par maladie infectieuse.
Conséquence de l'usure des corps et de la promiscuité des
communautés de soldats. Les conséquences après-guerre seront
immenses.
Les fiches des Morts pour la France comportent
parfois des indications de la maladie dont est décédé le soldat.
Cette Indication nous a permis de dresser le tableau suivant des «
diagnostics » pour les formations de Montargis.
On ne retrouve pas tout à fait la hiérarchie du
tableau précédent, où la tuberculose frappe sans partage, à
Montargis c’est la grippe qui tue le plus
Mais en 1914, des maladies infectieuses, c’est
bien la typhoïde qui apparaît en tête,, on ne retrouve qu’un
seul cas de tétanos qui fit pourtant de ravage aussi, mais peut être
les autres cas furent déclarés comme suite de blessures sans plus.
En 1918, la grippe est la grande faucheuse, et
l’on pourrait sans doute rajouter, les congestions pulmonaires,
pleurésies, pneumonies aux 27 décès..
Le jour Noël 1918, Joseph
Prudent Champalet décède à l’hôpital Mixte de « Fatigue
Générale »,, son dernier régiment le 168e RI,
participe
à la bataille de Verdun, fait prisonnier le 11
juillet 1916 à Fleury, il est rapatrié en France à la fin de
1918, il arrive à l’hôpital de Montargis le 16 décembre. épuisé
par les privations dans les camps en Allemagne, il succombe 9 jours
plus tard. à l’âge de 34 ans. Il était du canton de Donnemarie,
en Seine et Marne, ouvrier agricole de son état .
e Comparaison avec d’autres villes.
Il est assez difficiles de faire des comparaisons
entre des villes qui ont accueillis des formations sanitaires .
Plusieurs facteurs vont nous compliquez la tache.
Les travaux qui sont publiés sur le net ou
ailleurs sont bien évidement fonction de la qualité des sources et
des témoignages que les auteurs ont à leur disposition.
De plus, la forme et les thèmes ne suivent pas la
même hiérarchie dans ces travaux variés, cependant, on peut déjà
comparer deux villes relativement proches de Montargis :
- Sens ,sous préfecture de l’Yonne, à l’est
de Montargis
- Pithiviers, dans le nord du Loiret aune
trentaine de kilomètre.
Toutes deux sont de petites sous-préfectures,.
Sens est ville de garnison, en 1911 possède pas loin de 16000
habitants, Pithiviers 6000 .
Sens sera équipé de 6 hôpitaux avec plus de
800 lits voire presque 900, à la mesure de Montargis, tandis que
Pithiviers au plus fort de son activité de 350 lits pour 5
formations. On reste dans un rapport de proportionnalité en fonction
de la population
Si par contre on regarde les villes thermales, qui
sont équipés de nombreux hôtels, voire casino , comme Aix
les bains, Vichy, etc, le Service de Santé réquisitionnera sans
vergogne ces établissements
Par exemple Vichy comptera 20 hôpitaux
complémentaires avec parfois pour chaque de 3 à 4 annexes répartis
dans des hôtels des alentours ex ;
HC
n° 42 Vichy -
Hôtel Carlton, rue Wilson - 1025 lits - Fonctionne du 22 août 1914
au 12 décembre 1916
Annexes:
Hôtel des Bains - Fonctionne du 22 août 1914 au 12 décembre 1916
Hôtel
Alexandra (appelé aussi Hôtel Dumas et des Anglais) - Fonctionne du
22 août 1914 au 12 décembre 1916
Hôtel
de Madagascar (avec inscription sur la façade Hôtel du Velay et des
Anglais) - Fonctionne du 22 août 1914 au 12 décembre 1916 -
Hôtel
des 2 Mondes - Fonctionne du 22 août 1914 au 12 décembre 1916 -
Aix les Bains en comptera 34 dont 3 dans les
grandes salles des casinos. Beaucoup d’entre eux fermeront fin
1915, compte tenu de la réorganisation du service de santé et aussi
dans un soucis de rationalisation des moyens
En fait ce qui fera la grande différence c’est
les moyens mis en œuvre dans chaque formation d’où découlera une
classification des formations en 3 niveaux :
-A pour les structures pouvant accueillir les
grands blessés équipées de salle d’opération et de radiologie,
- B pour les blessés légers, ne nécessitant
pas d’intervention autres que des pansements.
- C, pour les convalescent.
f Des traces aujourd’hui ?
En se promenant aujourd’hui dans Montargis, rien
ne signale qu’un lieux fut témoin du passage des blessés et ou
des malades. Aucune plaque ne vient attirer l’attention du
promeneur sur aucun des murs des établissement scolaire, ou dans
l’enceinte de l’ancien hôpital.
Il faut pour appréhender ce fait, aller au
cimetière de Montargis, monter au carré militaire où flotte les
couleurs de la France pour trouver trace d’au moins 200 Poilus qui
sont inhumés sur les 484 qui laissèrent leur vie dans nos
formations sanitaires montargoises.
Conclusions
Au travers de cette chronique des hôpitaux et
formations sanitaires de Montargis, durant la Grande Guerre, on
redécouvre la vie locale et la civilisations de cette époque ou la
ruralité était à la base de toute l économie. Montargis , dans
son centre a peu changé, les bâtiments sont tous encore la, sauf
peut être un annexe de l’hôpital 36, l’école de fille de la
chaussée, qui a été abattu pour faire place à la nouvelle maison
de retraite. Si les murs sont bien présent, par contre les personnes
sont difficiles à retrouver, et il doit resté dans des archives
personnelles encore bien des sources à exploiter.
Une source n’a pas été sollicitée, Le SAMHA,
à Limoges, dépositaires des registres des hôpitaux temporaires,
sans doute j’aurais du aller à Limoges , ou du moins prendre
contact avec cette institution, je ne l’ai pas fait, pour des tas
de mauvaises raisons....
Cependant, cette étude et ses recherches m’ont
permis d’affiner ma connaissance du Montargois, pays d’accueil de
mes activités de retraité, d’autres sujet m’ont déjà embarqué
pour d’autres recherches et sans doute d’autres publications. Il
ne faudra ps longtemps avant que je porte a votre connaissance une
courte chronique de l’Hôpital Vétérinaire du Patis, ni que la
problématique des prisonniers de guerre allemands dans le montargois
ne viennent me solliciter dans mes activités....
A Bientôt donc !
6 Sources et Références
Archives départementales du
Loiret
Archives départementales de
l’Yonne
Archives départementales de
la Seine
et Marne
Archives locales
Collection Microfilm
« Gâtinais 1914/1920 »
Archives de Montargis
séries 4H23-29
État Civil
Registre des Décès
Sites Web
Chronique d’un Hôpital
Montargis du 12e siecle à 1920 ; Claude Prouvay
Mémoires des Hommes
Gallica
Base de la Légion d’honneur
La Croix Rouge
Forum Pages 14-18
Rubrique Service de Santé
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