mercredi 17 décembre 2014

L'arrivée des premiers blessés à Montargis (4 et fin)

Le cas d’espèce de l'infirmerie du dépôt du 169e



La précision du document est exellente jugez par vous même
Il nous donne non seulement les indications classiques d'identités mais aussi la compagnie, la date d'entrée, la date de sortie, le mode et la destination de sortie.
Que demander de plus ! Que toutes les formations de Montargis nous eussent donné la même qualité d'informations.
Reprenons dans un tableau, cette feuille:
Cet état établit sur deux semaines est particulièrement explicite.
Non seulement il nous donne la date d'entrée ou sortie, mais aussi le mode ce qui est exceptionnel sur un même document dans ce corpus.
On remarque une arrivée massive le 9 septembre, séquelle de la bataille de la Marne ?
Par contre le 20 septembre il reste en traitement la moitié de possibilité en lit de ce début de septembre.

De ce court echantillon se dessine deux types de durée de séjour :   
L'une est sans aucun doute supérieure à 15 jours , sans compter les séjours vers d'autre formation de soin moins intensif.
L'autre est inférieure à la semaine, parfois même deux jours.
On est en présence de deux populations, l'une composée de blessés relativement légers qui sont bientôt réexpédiés vers leurs corps d'origine, d'autres par contre qui nécessitent des soins de longue durée voir des soins de centre spécialisé,
Si on détaille les modes de sortie de cette formation, on trouve :
- 1 décédé le jour même
- 1 part en permission
- 1 est dirigé vers l'hôtel Dieu (Paris?)
- 3 sont dirigés vers leur dépôt réciproque
- 7 vers une autre formation sanitaire dont 4 vers l'hôpital temporaire 36 de Montargis, les 3 autres le n° ne nous est pas connu,
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jeudi 4 décembre 2014

L'arrivée des premiers blessés à Montargis (3)

 Les Sorties

Comme dans toutes instituons hospitalières, les sorties d'une formation sanitaires sont de plusieurs ordres :
Soit le retour au domicile, dans le cas d'un soldat sous les armes vers le dépôt de son régiment
Soit en permission de convalescence
Soit vers une autre formations sanitaires pour d'autre traitement ou une une structure moins intensive,
Enfin, malheureusement le décès
Dans les documents retrouvés aux cotes des archives municipales, la qualité des informations et la rigueur de la présentation est extrêmement variable d'un établissement à l'autre, d'une date à l'autre,
De même pour les journaux de marche et opérations, la qualité de la rédaction, la présence d'état de pertes est variable d'une unité l'autre.

Les sorties par décès



L'état civil de Montargis nous a permis de retrouver pour cette période la liste des décès dans les différentes formations de la ville.
- 4 sont morts à l'hôpital dans les salles militaires.
- 3 à l'hôpital complémentaire 22, au collège de garçons rue Gambetta, aujourd'hui l'hôtel de ville
- 3 à la gare.
- 2 au château, hôpital complémentaire n°2

Ce qui frappe, se sont les trois décès à la gare :
Le premier concerne Paul louis Caron, soldat au 303e RI dont le décès est enregistré à 5 H du matin à l'infirmerie de la gare. Originaire de Paris, recrutement de la seine , nous n'avons pas pu nous procurer sa fiche Matricule pour aller un peu plus loin dans sa connaissance. Seule sa fiche MDH nous est accessible et le journal de marche de son régiment, qui se bat, en ce début de septembre à Gercourt, ou sans doute il a été blessé et donc évacué vers l'intérieur. « Le combat de gercourt avait couté au 303e 13 tués dont un officier, 265 blessés dont 6 officiers et 40 disparus, » (JMO 303e p 8)
Les deux autres, Maxime Fontenoy du 6e Chasseur à Cheval et Fernand Marsant du 46 RI, décèdent le même jour à deux heures d’intervalle. Provenant tous les deux de Seine et Marne, ils sont inscrits au bureau de recrutement de Fontainebleau, leurs fiches matricules sont en ligne. Compte tenu des lieux de combats de leurs régiments, on peut penser qu'ils proviennent de deux trains sanitaires différents.

MaximeFontenoy, agé de 21 ans, né à Chaintreaux, incorporé depuis le mois de novembre 1913 au 6e RCC, atteint de dysenterie, décède en gare. Son régiment depuis la Bataille de Charleroi, fait retraite sur la Marne comme nous l'indique l'historique de son régiment :
« Le 3 septembre, il se trouve à Boursault où la S. M.et les 3e et 4e escadrons combattent à pied et maintiennent, par leur feu, les Allemands, dont les premiers éléments ont traversé la rivière.
Le 4 septembre, il cantonne à Montmirail et gagne ensuite, par Champaubert et Sézanne, la Charmelle (forêt de la Traconne, région d'Esternay) »

Fernand Marsant, natif de Saint pierre les Nemours est architecte paysagiste, incorporé en octobre 1912, cela fait déjà deux ans qu'il est sous les drapeaux, caporal le 8 Novembre 1913, puis caporal téléphoniste à la mobilisation, sans doute à la compagnie hors rang du 46 Ri. Les premiers jours de septembre, son régiment (46e ri) fait retraite de Boureuilles en Argonne vers le sud. Son décès suite à ses blessures est aussi constaté dans le train. Il à 23 ans
Ses trois soldats étaient peut être destinés à être traité à Montargis, comme toutes les infirmeries de Gare, celle de Montargis, à chaque halte toutes les 6 heures, se devaient de visiter tous les voitures du train à l'arrêt en gare.

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