1915,
les armées à l'ouest sont enterrées dans leurs tranchées, les
alliés sur l'impulsion de Churchill, créent un nouveau front dans
le ventre mou de l'Europe.
Ce
sera l'expédition contre le détroit des Dardanelles, qui se termine
par un échec.
Le corps expéditionnaire va être redéployé sur la Grèce et installé à Salonique pour mener les attaques vers le Nord. Sous la responsabilité du Général Sarail, un nouveau front contre les Bulgares et les empire centraux est créé, en remontant la vallée du Vardar. Ce front ne s’éteindra qu' à la fin 1918.
Le corps expéditionnaire va être redéployé sur la Grèce et installé à Salonique pour mener les attaques vers le Nord. Sous la responsabilité du Général Sarail, un nouveau front contre les Bulgares et les empire centraux est créé, en remontant la vallée du Vardar. Ce front ne s’éteindra qu' à la fin 1918.
Pour
le soutien et le transport des troupes sur ce front de l'orient, une
flotte de navires marchands et de paquebots va être réquisitionnée
en plus des moyens de la Marine. Compte tenu de l'éloignement il
faut pour un cargo de cette époque une dizaine de jour pour faire la
traversée entre Toulon et la baie de Salonique.
Risque
supplémentaire, des hordes de sous marins allemands attendent leur
proies au débouché de la Sicile.
Il
appartient à la Compagnie de navigation Sud Atlantique lancé en
1913. Il mesure 182 de long, porte 6 ponts. Capable de transporter
plus de 300 passagers en 1 er classe, plus de 100 en 2e, 80 en 3e et
600 émigrants dans son entrepont. Primitivement affecté à la ligne
transatlantique Bordeaux Rio. En 1915, il est requestionné et
transformé en transport de troupe comme croiseur auxiliaire, il est
affecté au transport de l'armé d'orient. Il est commandé par le
Lieutenant de Vaisseau Kerboul.
En
1916 de mai à octobre il va faire plus de 15 rotations entre Toulon
et Salonique, la traversée durant 2 à 3 jours. Il embarque à
chaque rotation plus de 2000 soldats.
Classé
comme croiseur auxiliaire, il bénéficie d'un armement assez
conséquent pour un navire de commerce, au moins 4 canons de 14 cm
montés 2 par bord sur le pont supérieur dont la fonction étaient
la défense contre les sous marins et les petits contre-torpilleurs.
Le 59eme Reg Infanterie Territoriale
Les
hommes, soumis au service militaire sont répartis en fonction de
leur age dans 2 types d'armée :
-
L'armée d'active : de 22à 24 ans à la mobilisation
La
réserve de l'armée d'active, de 24 à 34 ans
-
L'armée territoriale entre 35 et 40 ans
La
réserve de l'armée territoriale entre 40 et 45 ans à la
mobilisation.
En
principe les régiments de la Territoriale ne devaient pas participer
aux opérations de campagne, leur emploi devait se restreindre à la
garde et la défense des forts, de ponts et la police des lignes
frontières. Cependant, au début de la guerre dite de mouvement en
1914 certain seront employés en première ligne.
Compte
tenu de leur age, ils seront appelés familièrement les « Pépères ».
Le
59 e RIT se regroupe à la mobilisation à Chalons sur Saône, dans
la 8eme Région militaire. Il rejoint Belfort et assure la garde du
fort de la Roppe et d'autres missions d'entretien dans la région.
Puis en juin1915 il est déplacé dans les Vosges, dans le secteur du
col du bonhomme, puis du linge au dessus de Soulzeren où non
seulement il assure les travaux d'entretien des routes mais aussi des
tranchée (constructions de boyaux, sapes,,,) quand il n'est pas lui
même aux tranchées.
En
1916, Il est toujours dans le secteur de Soulzeren, quand une
décision de former un bataillon de marche qui sera envoyé en
renfort aux troupes de Salonique, est prise dans le courant de
l 'été, On ne retrouve pas dans le JMO la trace de cette
décision. Un détachement se regroupe à Besançon (témoignage d'un
rescapé)
Il
est composé éléments provenant du 237 Rit qui tient garnison dans
les forts du camp retranchés de Paris, ou du 37e RIT.
Un
sondage dans les fiches matricules des départements dont les
archives sont en ligne, (Maine et Loire, Yonne, Saône et Loire,
Vienne), montre que leur suite d'affectations est toujours identique.
Le
1er janvier 1915 le 217 RIT est constitué par 3
Bataillons, le 4e Bataillon du 66e RIT
de Le Blanc, le 6e bataillon du 37 RIT d'Auxerre, et
du 6e Bataillon du 25 RIT de Laval.
Dès
1915, ils sont versés entre le mois de janvier, ou mai au 237 RIT,
puis une décision, le 26 septembre 1916, les verse au 59 RIT pour
constituer ce détachement.
On
remarque, en lisant ces fiches, que nombre d'entre eux ont été soit
ajournés, voir reformés pour faiblesse de constitution, et en 1914
après un conseil de révision déclarés apte au service armé.
Presque
le quart du détachement est originaire du Loiret, les départements
moins de 1 % n'ont qu'un poilus dans l'échantillon étudié. A
ce jour nous avons retrouvé 45 noms de Mort pour la France sur
lesquels nous reviendrons .
La tragédie
Le
3 octobre, dans le port de Toulon, arrive un train contenant
plusieurs éléments de la territoriale . Ils embarquent Dans
l’après midi.
Du
55 e RIT venant de Bourg en Bresse.
Du
59 e RIT
venant de Besançon. Ce détachement est composé de soldats issus
tous de la classe,1893, alors âgés de plus de 43 ans, appartenant
de ce fait à la réserve territoriale.
Du
133e RIT, partis de Viller-Cotteret le 1e octobre
Du
235 RI venant de Belfort, dont les poilus viennent de la réserve de
l'active.
Des
éléments du 15 e escadron du train des équipages.
Un
détachement de 350 soldats serbes, 13 soldats rejoignant leurs corps
et des passagers civils sans compter l'équipage.
En
tout plus de 2350 personnes sont embarquées au soir du 3
octobre.dont 1650 soldats français
Il
appareille dans la nuit, sans son navire d'escorte, le Guichen,
retardé par des incidents. En alerte permanente, les passagers
doivent porter leur gilet de sauvetage en permanence, il adopte une
route en zigzag avec changement de cap de 50° tout les quarts
d'heure.
Cependant
dans la journée du 4 août un message le prévient de la présence
d'un sous marin venant des îles Baléares et faisant route vers
l'Adriatique. La rencontre est plus que probable. Le navire se trouve
entre la Tunisie et les cotes de Sardaigne.
A
17h50 par mer calme à la nuit tombante le Commandant de l'U35, Von
Arnault, voit apparaître un grand navire, il plonge. Le navire fait
une route en zizag vers le sud. Il ne reste qu'une torpille dans le
magasin. Il navigue pour se positionner à 800m sous un angle de 90°.
50 sec plus tard, coup au but sur tribord arrière.
Les
ponts sont couverts de soldats. Ils sont pour certains « en
train de manger quand tout àcoup,une formidable explosion se
produisit... ». L'équipage se démène pour mettre à
l'eau les chaloupes, le navire s'enfonce par l’arrière rapidement.
La panique se déclenche, il faut lire les témoignages des rescapés
pour entrevoir leur détresse. Même les mulets (plus de 100)
disputent aux hommes les pauvres radeaux et espars qui surnagent à
la surface.
La
torpille a touché un compartiment où sont stockées des munitions
qui, sous son action explosent, détruisant par le souffle les mats
et la cabine de TSF, privant le navire de tout appel au secours. En
20 minutes le navire est par le fond. L'attente pour les naufragés
commence, ce n'est que le lendemain que le croiseur le Chateaurenault
aperçoit les rescapées. Il en recueillera plus de 600
Sur
les 2500 personnes environs 1600 seront rescapés de ce drame. Le 59
RIT y laissera pas loin de 300 victimes. Dont 45 viennent du Loiret.
Ce sont eux qui vont être notre centre d’intérêt.
Le
GALLIA, n'est pas la première ni la dernière victime de la guerre
sous-marine qui s'intensifie dans cette année 1916. Une étude des
pertes en méditerranée que je dois à un forumeur du site 14-18,
nous donnes l'ampleur des dégâts. Plus de 40 Navires sont envoyés
par le fond uniquement par les sous-marins, le double en 1917.
Le CHATEAURENAULT, le sauveteur des nombreux rescapés du GALLIA, sera lui même envoyé par le fond le 14/12/1917, année de la guerre sous-marine à outrance, par U-38.
Le CHATEAURENAULT, le sauveteur des nombreux rescapés du GALLIA, sera lui même envoyé par le fond le 14/12/1917, année de la guerre sous-marine à outrance, par U-38.
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