Années de décès
Le tableau ci-dessus , issus des données du rapport Marin, déjà cité, nous montre, en fonction des mois et des événements, le bilan des pertes.
Les débuts de la Guerre marqué par les attaques d'infanterie par vagues, sont les plus meurtriers. Les généraux sont prodigues du sang de nos Poilus. La mystique de l'attaque à outrance, en faisant fi du feu qui tue, aura quelque mal à disparaître. Il faudra attendre l'hécatombe de Verdun et de la Somme pour que l'on soit plus « économe » en vie humaine.
De même, l'année 1915, avec la succession d’attaques en vue de la rupture du front, est lourde en pertes, et l'on voit bien que l'année 1917, malgré le Chemin des Dames - Ô combien meurtrier ! -, est l'année où les pertes par mois seront les moins lourdes, pertes qui vont s'accentuer durant l'année 1918 à cause de la reprise de la guerre de mouvement, avec la seconde bataille de la Marne et la reconquête des territoires perdus.
Si on s'en tient aux chiffres bruts, l'année 1915 est l'année « horribilis ». Elle représente le tiers des MPF de nos Poilus de l'AME. Cependant, si l'on rapporte ce nombre au nombre de mois de conflit, alors, ce rapport change, voir, ci-dessous, le tableau :
En observant nos données précédentes, on retrouve les mêmes proportions, en fonction des événements. De même, dans le tableau ci-dessus, où l'on constate, le taux de décès par mois , c'est bien l'année 14 qui est la plus meurtrières. Ces chiffres de pertes sont à mettre en rapport avec des statistiques plus générales pour pouvoir les comparer. Mais, compte-tenu de la taille de notre échantillon , nous ne devons pas être loin des ratios généraux, malheureusement.
Le premier, le dernier tués
Le premier des tués
de l'AME est inscrit sur le MAM de Pannes.
Ernest
Eugène Bourbonelle né le 7 mars 1893 à Pannes. Ses
parents habitent au hameau de Gaudry. Lui, réside à Villemandeur où
il est ouvrier agricole au moment de son recensement. Il est de
petite taille 1,59 m, a les cheveux noirs, un visage large aux yeux
marrons, il possède le niveau du certificat d'étude.
Il est incorporé le 26/11/1913 au 20 BCP. En
garnison à Baccarat, un an plus
tard, en juillet, il participe au combat de
la bataille des Frontières,
en couverture au-dessus
de Baccarat à une quinzaine de kilomètre
au nord-est de Baccarat.
Il est tué au combat de Pexonne
en Meurthe-et-Moselle. La date de son décès est prononcée ,en
1921, par le tribunal de Montargis : le 12/08/1914.
Quant au premier des « disparu », il
nous vient d'Amilly, Maximilien Raffard né le 4 mai 1893, il
combat au 4e RI (Garnison Auxerre) qui participe à la
bataille des frontières en Belgique avec la 17e brigade
et la 9e division. Régiment frères du 82eme,
dont il va vivre les mêmes déplacements et événements .
Combat de Signeulx (22 août) : La 9e division
doit attaquer sur le front Signeulx-Gorcy. Le 4e R.I. a pour objectif
Mussv-la-Ville. La marche s'exécute dans un brouillard intense. Les
2e et 3e bataillons partent à l'assaut avec entrain, mais l'ennemi,
bien retranché, les accueille par un feu terrible. Sous le nombre et
la mitraille, il faut se
replier. Le soir, quand les débris du régiment
se regroupent à la ferme de Bouillon, l'étendue des pertes apparaît
: 18 officiers, 1.200 hommes sont mis hors de combat
Le dernier tué au
combat l'est le 4 novembre 1918, Il a 28 ans, est de la classe 1910,
Julien Augustin Dupont, né à Cepoy le 21 octobre 1890. Son
père et sa mère sont ouvriers d'usine, sans doute à Hutchinson,
grand employeur de l'époque, surtout pour les femmes
Il appartient au
7eme escadron du train des équipages, lorsqu'il est
fauché ce novembre à Catillon dans le Nord. Son nom est inscrit au
MAM de Châlette sur Loing. Sa fiche matricule est vide.
Cependant ce n'est
pas le dernier des MPF de l'agglomération, si l'on prend le 31
décembre 1918 comme date limite, soit un mois après l'Armistice,
3 décèdent des
suites de leur blessures fin 1918 :
Lucien Vincent,
adjudant au 82 RI, est né le 18/04/1888, à Courtenay. Il décède à
l'HOE 52b, basé à Reims le 18/11/1918, des suites des ses
blessures. Il avait 30 ans.
Daniel Edmond
Ragon, soldat au 223 RAC, né à Montargis le 22 mars 1896,
décède des suites de ses blessures à l'hôpital complémentaire 70
de Nevers. Il a 22 ans.
Le 15 décembre, à
l'hôpital complémentaire n°11 d' Angers, disparaît le
sous-lieutenant du 82e RI Georges Pailloux, né à
Montargis le 16 août 1893, à l'âge de 25 ans
Mais, en fait, le
plus grand nombre des morts pour la France de cette fin de guerre
provient des maladies et en particulier de la grippe. Le 29 décembre,
à Salonique, Anceau Marius Eugène meurt de maladie à l'âge
de 24ans.
Il n'est pas facile
de déterminer qui fut le dernier des MPF de l'agglomération !....
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