samedi 26 mars 2016

Maurice Petit Poilu de L'AME IX En attendant la Somme

Jusqu'au 9 mai, sa division cantonne dans les villages autour de Montdidier à raison d'un bataillon par village.



Des quatre villages Pérennes est le plus peuplé 311 habitants, les trois autres en contiennent la moitié, (156,162,186) pas très peuplé ce plateau Picard. D'ailleurs notre Maurice ne s'y trompe pas : le 28 avril «  ou que je suis il fait tres chaus et dans le pays ou nous sommes nous sommes très malheureux. On ne trouve rien pas une boite d'alumette. ».




Mais il n'y pas que lui qui se désole des maigres ressources de ce pays : JMO du SS le 30 avril : « Toutes les localités sur le plateau ne sont alimentées en eau que par des puits dont la profondeur moyenne est de 70m et d'un débit peu abondant », d'où, « de grosses difficulté à installer des bains douches. ».
Le service de santé divisionnaire va pouvoir soigner les bobos, les pieds gelés, reprendre sa campagne de vaccination contre la Typhoîde, pas loin de 3000 hommes sont prévus dans cette campagne.
Dans sa lettre du 26 avril Maurice se plaint des Pieds Gelés comme presque tous ses compagnons de misère. Arrêtons nous un peu sur cette pathologie bien connue des médecins de la 1er guerre Mondiale. Ils lui donne le nom de Pied de Tranchée, affection due pour la plus grande partie au séjour prolongé dans l'eau et la boue froide, les chaussure serrée ainsi que les bandes molletières accentuant la stase veineuse
Dans le Jmo du 58 Ri , pendant une séjour aux tranchées, le quart des évacués le sont à cause de cette affection, deux fois plus de pied de tranchée que de malades ! Un vrai problème.
Ils décrivent 3 formes plus ou moins graves :
- Légère 85 à 90 % des cas : Elle se caractérise par tout d’abord un endormissement douloureux du pied (anesthésie), avec des troubles de la marche et un œdème du pied (gonflement).
- La forme sérieuse 13% à 14 % des cas. : Elle se caractérise par l’apparition de phlyctènes (ampoules) et ultérieurement d’eschares( partie d’aspect noirâtre ou la peau et les tissus sous jacents sont nécrosés, morts.).
- La forme grave 1 % des cas: elle se caractérise par l’étendue des lésions qui affecte souvent le type de la gangrène humide et par l’apparition de phénomènes d’infection généralisée qui entraîne souvent la mort des blessés. Quand elle guérit elle laisse des mutilations importantes avec une amputation spontanée des parties atteintes.
Il est fort probable que notre Maurice ainsi que la majorité de ses pairs n'ont présenté que la forme légère, laquelle avec une bonne hygiène et les meilleures conditions météorologiques a du régresser rapidement
Les médecins en feront un grand nombre de publications, plus de 30 dans la Presse Médicale entre 1915 et 1918, (voir le sujet dans page14-18 ), sans compter les intervention aux Académies des Sciences , de Médecine, de Chirurgie... et même chez nos allié Belges et Anglais.
Le 9 mai le régiment quitte ses cantonnements autour de Montdidier pour « une destination inconnue » de Maurice.


En trois jours de marche sa division remonte vers le nord ouest, pour le sud ouest d'Amiens, entre Amiens et Aumale. Dans sa lettre du 13 mai « Nous avons marcher pendant trois jours nous avons fait 80 kilo. Nous avons evue tres chaud decemoment, nous sommes au repos depuis 2 jours. ». La distance entre Montdidier et le nouveau cantonnement n'est que de 55 km au plus.

Du 11 mai au 30 le régiment reste dans les mêmes cantonnements de l'ouest de l'amiennois, où il se repose, se reconstitue et parfait son instruction. Surtout on ne laisse pas la troupe sans activité : le 23 mai Maurice écrit . « je suis lever a 4h ½,pour faire votre lettre. J'ai même pas le temps d'écrire dans la journée../.. je vois devant moi une petite fleur je vait aller la cueillir pour vous la mette dans la lettre ». Cependant, le front de la Somme dans 1 mois va s'ébranler
Le 30 mai : «  je pense que nous partons le 1er du mois on doit aller tout prés d’Amiens. Je pense que nous allons avoir encore un peut de repot par ce que du jour que nous allons monter dans les tranchers ses sur que 'nous) allons attaquer »
L'instruction continue, l'adaptation des moyens de combats aussi par augmentation de la puissance de feu par le nombre de mitrailleuse et de fusil mitrailleur par unité.
« decemoment je suis entrain de faire untage pour le fusil mitrailleur... on m'a envoyer la comme bon tireur et bon soldat. Nous sommes deux pour une pièce , un tireur et un pourvoyeur »

Les marches d'un cantonnement à l'autre par les chaleurs de juin sont pénibles. Après avoir contourné Amiens le régiment atteint Corbie voir ci dessus. Le 2 juin : « ou je me trouve il fait très chaus et on charger comme des pourrico.../... arrivant au cantonnement que je vait coucher se soir j'ai été forcer de changer de chemise . Elle était toute trempée. » Le poids du fusil mitrailleur et de 20 chargeurs sont lourds à porter a tel point que l'on diminuera à 16 le nb de chargeurs que porte le tireur. Pendant que son régiment se rapproche des lignes, jusqu'au 13 juin il restera dans la région de Corbie pour parfaire son état de mitrailleur.


Son régiment est a Braye sur Somme, pas loin de Maricourt où il va monter en ligne.
Le 13 juin « je suis toujours en arrière pour finir mon tâche de fusil mitrailleur. »


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