Dans les 15 premiers jours, il est sur de retourner sur le front, mais les événements vont peser sur sa destinée. . Il change de cantonnement plusieurs fois, d'abords Villemaur sur Vannes, puis Aix en Othe, Estissac, situé dans la vallée de la Vanne à 30 km à l'est de Sens et à 25 km de Troyes.
13 jours sans écrire à ses parent puis le 17 octobre, un dimanche, il écrit qu'il est depuis Mercredi à l’hôpital de Sens soit depuis 4 jours« .../...je ne pourrait même pas causer n'y avaler et même pas dormir c'était dans la gorge que cela me faisait mal » p 84
une carte correspondance datée du même jour signée du Médecin Dr Roblot nous apprend le pourquoi :
Angine suspect de Diphtérie. Il est hospitalisé à Sens à l'hôpital complémentaire N° 31 Ancien Grand Séminaire, 137 Grand-Rue - 250 lits - Fonctionne du 26 août 1914 au 30 septembre 1919. Hôpital complémentaire, il est sous la tutelle directe du service de Santé, et son personnel en dépend directement, à contrario des hôpitaux auxilliaires qui sont sous la dépendes des Sociétés de la Croix Rouge
Maurice y reste jusqu'au 3 Novembre , soit trois semaines. Il s'y ennuie, son père viendra le voir un dimanche ; il y « gréve de faim » et dans le paquet que sa famille lui fait parvenir il se régale d'un bon derrière de lapin.
En 1915, la Diphtérie, est une maladie qui peut être mortelle dans ces temps de non vaccination obligatoire et sans antibiothérapie. Très contagieuse, elle ne fera pas autant de dégâts que la typhoïde, ni la tuberculose dans les communautés sous les drapeaux, mais sera un sérieux embarras pour le service de Santé du fait de sa contagiosité.
Il retourne au dépôt à l 'archevéché, où bien sur qui va à la chasse perd sa place, il est ballotté d''une chambrée à l'autre, affecté un moment à l'amutention, la manutention où il travaille de 6h du matin à 6 heure du soir, sans se faire d'illusion sur la durée de cette planque « On nous a dit que s'était pour trois semaine mais je croit qu'on nous bourre le crane. » le 23/11. il y reste jusqu'au 30 novembre, une semaine !
Le 28 novembre, toujours à la manutention , toujours à Sens , il annonce à ses parents qu'il ne va partir tout de suite au front car : « avant il faut que je passe a Orleans pour un procé comme t'ai moins pour des poilus qui était en prison et ils ont mis le feu dans la prison et il von passer en conseil de guerre. ». Sentinelle a la porte de la prison, il est embringué dans cette histoire....
Le 10 décembre la nouvelle tombe : « Je suis désigné pour partir en Serbie... :.. on est plus de 300 qui doit partir»
Maurice n'a pas le sens de l'aventure, «[ il] va faire tout son possible pour ne pas y partir »
La campagne des
Dardanelles et le forçage du détroit est un échec pour les
alliés, La Serbie menacée par les Austro-hongrois et les Bulgares,
la tiédeur des Grecs vont amener les Alliés, sous la pression des
parlements, à ouvrir un second front avec pour base arrière
Salonique pour l'armée
d'Orient confié au Général Sarrail qui débarque à Salonique
en octobre 1915.
Pour Maurice,son état de santé, et
surtout sa blessure au bras lui évite aussi les renforts pour le
168e « il y en a 210 qui parte et mois je suis là
encore » le 13/12/15.
Le 5 janvier, il est de retour à Sens
Sans doute après une permission chez ses parents « mon
voyage s'est bien passer. J'ai arriver a 12 il était pas trop
tard ». Toujours maintenu en 2e Catégorie, il
n'est pas désigne pour le front. A la visite suivante, il est
déclaré bon pour le service. Il annonce son départ pour Aix en
Othe le 22 janvier.
Dès lors presque à chaque lettre ,
Salonique sera évoqué « Voire les Bulegar sa sera pas le
filon d'aller parla en ce moment par ceque il vat avoir une forte
bataille » 23/01/16.
Le 30 Janvier de retour de permission, le ton de la sa lettre sous entend un différent entre ses parents et lui, une certaine incompréhension entre la vie militaire, qui tient toujours le soldat en alerte avec des marches, exercices, et les parents qui reste à l’arrière « ou que je suis ses plus comme a Sens on pas souvent de repos »,il change de Compagnie et donc de cantonnement de Saint Benoît sur Vanne 18e cie à Aix en Othe à la 25e.
Le 2 Février, Salonique est toujours à
l'ordre du jour, mais on perçoit au travers de sa lettre que le
commandement à beaucoup de difficulté pour obtenir des volontaires.
« Ce matin ils ont demander des volontaires il en fallait
200 il non trouver qu'une quarantaine. ». Les désignations
d'office s'annoncent ! « On est pas plus perdu la bas
que sur le fron français la mitraille
est la même » il devient philosophe notre Maurice . « j'ai
fait tout ce que j'ai [pu pour] pas y retourner et que je
voit que y faut retourner que sa veut pas finir de cette maudite
guerre. Sa me fait plus rien d'y aller » Entre contrainte
et consentement ?
4 jours plus tard il est de nouveau à
Sens, sur la liste des départs pour Salonique, le 9 Février il est
affecté Au 84 Ri qui depuis le mois d'octobre est à Salonique. Mais
avant de rejoindre il faut qu'il soit vacciné contre le Choléra, ce
qui sera fait le 7. Comme il faut 3 injections espacées de 10 jrs,
un sursis supplémentaire s'offre à lui. 9 jrs plus tard, toujours à
Sens, « on sans fait pas une miette »
Le 29 Février, bonheur suprême, il
annonce à ses parents qu'il part en permission le dimanche prochain,
soit le 5 mars. 5 jours plus tard il est de retour à Aix en othe.
Cependant, depuis le 21 février, la
ruée Allemande sur Verdun a commencée, le commandement n'a que la
ténacité des hommes ou presque pour contenir cette offensive, dès
lors , il fait feu de tout bois pour faire face à l'hécatombe, le
sort de Maurice est celé. Il est versé officiellement au 160e
régiment d'infanterie le 13/03/1916. il ne combattra jamais sous le
drapeau du 84e, son affectation a été qu'administrative.
Le doux temps du dépôt est terminé pour lui, il retourne sur le
front après 9 mois de calme.
Le 12 Mars « je pars pour une destination inconnue tout
probablement pour Verdun on ne sait pas » le voyage sera
court, il arrive au front le 12 mars, il est affecté à 10 Cie 3
section.
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