mercredi 30 mars 2016

Maurice Petit Poilus de L'AME X LA SOMME

 Dés lors son régiment va participer aux travaux d'organisation du secteur en vue de l'attaque qui doit se déclencher le 28 juin. Le 13 juin. Il relève le 153e à Suzanne. Sa division se trouve juste à l'articulation de l'armée Française et celle de Kichtner. Position délicate, nous ne sommes pas encore avec une unité de commandement allié, même si il y a de bonne relation sur le terrain, chacun se défie un peu de l'autre.
Il ne reste que 4 lettres qui vont nous parvenir de Maurice.




Le 16 juin : « je suis toujours a deux kilo des lignes, on est dans un petit pays qui n'est pas bombarder on est dans un secteur tranquille pour le moment mais sa ne va pas durer. »
Du 16 au 22 juin le 160e continue les travaux d'organisation de secteur.
Le 23 juin les bataillon sont en ligne.
Le 24 la préparation d'artillerie commence
e 25 juin : « je suis en ligne depuis 4 jours et je vous assure que ses pas la posse. O faut travailler nuit et jour et voilà qu'on commence a être abruti par le bombardement, il faudra pas vous étonner si vous ne recevez pas de lettre par ce que les lettre vont être arrêter pour nous pendant plusieur jours. »
Le 26 le régiment redescend à Bray et Suzanne en fonction des bataillons

Le 27 au repos
Le 28 juin :
Juste une carte de correspondance pour dire qu'il est en bonne santé
Le 28 au repos, l'attaque qui devait être déclenchée est reporté au 1er juillet. Mauvais temps, boyaux détrempés
Le 2 juillet : La dernière lettre de Maurice.
« je suis toujours dans les trancher et on parle pas encore de nous relever. Je ne sais pas encore si on pourra y résister l'on temp on commence en avoir assez../... »
Le 29  au repos
le 30 mis à la disposition du C.A. a Suzanne
le 1er Mis en alerte, 1 bataillon aux abris a Maricourt
les deux autres à Suzanne.
Le 2 juillet même situation

Dés lors pour retracer les derniers jours et heures de Maurice Petit, il nous faut nous retourner vers les Jmo du 160 Ri et de la 39 e division et s'appuyer sur les cartes retrouvées.
Les 6 jours qui vont venir vont être lourds et difficiles.
Après avoir enlevé la première position les tranchées devant le bois de Maricourt, la 39e div s’organise sur les positions conquises avant de repartir à l'assaut durant 5 jours, sous un bombardement incessant les régiment vont travailler sous la pluie et dans la boue.
Tout cela a un coût, il suffit de porter un regards surl e Tableau des pertes journalière de la 39 div ; on remarque que le nombre de disparus est presque aussi important que le nombre de tués.. De même que l'on percoit très bien les jours d'attaques , le 1er et le 8 juilet.

Le 160 ne participe pas directement à l'attaque le 1er Juillet il ne monte en ligne que le 3 juillet ou son travail va consister a réorganiser les lignes et préparer l'assaut sur Hardecourt prévu le 8 juillet.
Le 7 juillet un gros orage s’abat sur les lignes, rendant les boyaux et le travail de préparation encore plus pénible. « Beaucoup de fatigues pour les hommes à cause du mauvais temps. »
Le 160e Ri reçoit l'ordre d'enlever Hardecourt et d'occuper la ligne comprise entre le boyau du défilement et la tranchée bleu de 543 a 542. (JMO p 95)

  La zone en rouge est la zones des objectifs pour le 160e Ri, les Bataillons vont se répartir du N/O au Sud Est.. Plus de 60 Obus d'artillerie lourde tombent sur le village.
A 5 h les troupes sont en place, le LT-Colonel prend en compte les conditions météo et le résultat des bombardement, demande a surseoir à l'attaque :  «  l'orage qui était survenu dans cette dernière journée, l'avait transformé, dans ses parties en déclive en véritable torrent et avait provoqué de nombreux éboulements., les communications téléphoniques fréquemment coupées par le bombardement étaient encore troublées par le passage des hommes glissant dans la boue gluante... » au matin le mauvais temps est toujours là.
9 h 25 deux abris de mitrailleuses repérés à la lisière d'Hardecourt sont pris a partie par un canon de 37mn et par l'artillerie lourde.
À 9 40 les hommes se mettent route se porte hors des tranchées . Des mitrailleuses abritées dans le bois dit sabot à la dt de l'attaque, prennent en enfilade les éléments qui ont atteint le le point 543 ;
La Cie Piot (10e) partie en même temps que les vagues du 2e bat, et qui échappant au tir de la mitrailleuse avait pu accomplir son mouvement, atteignit la position fixée, sa dt au pt 542 face a l'est.
Problème,ni à gauche ni a droite les unités n'ont atteint leur objectifs « elle se trouve en flèche, et fut contre attaquée par un groupe de 80 hommes environ venant du Nord et par une Cie venant de l'est. Malheureusement les armes fonctionnaient mal par suite du mauvais temps, et la contre attaque ne peut être arrêtée comme elle aurait du l'être … :.. à 11h Maurice tombait (selon l'acte de décès) , l'ennemi réagissait par son artillerie. Il fallait attendre la nuit pour reprendre le mouvement.
Sous l'influence de notre bombardement et après l’échec de ses contre-attaques, l'ennemi avait abandonné la tranchée 542-543 qui état d'ailleurs presque entièrement nivelée.. »


 
En lisant ces lignes du journal de marches et opérations du 160e Ri, on est a peu prés sur des circonstances, de l'heure et des lieux où est tombé , Mort pour la France, Maurice Petit, âgé de 20 ans.

Une recherche sur le site Memorialgenweb, parmi les 6118 fiche recensée des MPF du 160e RI, nous en avons retrouvé que 56 noms sur les 164 qui sont morts le même jour que Maurice. Un certain nombre sont inhumés au cimetière National d'Albert.

En projetant la carte ci dessus sur une image satellite des environs de Hardecourt, on peut voir l'endroit a quelques mètre près ou Maurice fut pris dans la trappe de la Mort.





  La route qui va de Hardecourt à Maurepas d'est en ouest fait comme un dos d'ane, et au point 542 sur la route , elle est traversée par la tranchée dite Bleue, objectif de la Cie Piot.
Compte tenu des bombardements jamais on a retrouvé son corps. Les pertes de son régiment ce jour sont élevées, comme toujours les jours d'attaque, 45 tués, 138 blessés, et 46 « manquants » pour reprendre le terme du JMO divisionnaire, pour ne pas dire disparus.
  L'acte de décès est dressé le 13 juillet dans le début de l’après midi, son régiment est descendu des tranchée à Baye sur Somme. C'est l'officier d'état civil du régiment le lieutenant J.Millot, sur le témoignage de l'adjudant de compagnie et du sergent fourrier, « administratifs» de la compagnie qui témoigne, procédure habituelle dans ces cas là. L'acte sera transcrit dans les registres de l'état civil d'Amilly le 1er septembre. Il est donc déclaré tué, et non pas disparu, car son décès aurait du faire l'objet d'un jugement au tribunal de Montargis, ressort de la commune de résidence de Maurice.
Le 26 juillet, un courrier émanant du lieutenant Piot qui commandait la 10 Cie, la compagnie de Maurice, annonce son décès, soit plus de 18 jours plus tard. A cette époque le lieutenant Piot, commande la 20e cie , qui est une compagnie du Dépôt du 160e.


La chronique familiale rapporte que Maurice , aurait été laissé blessé gravement au cours du replis de sa compagnie, ses camarades ne pourront jamais le relever compte tenu des bombardements incessants sur la position. Et le 11 juillet la 39e division quitte le secteur pour prendre un peu de repos à Braye sur Somme.
Dès lors, la famille n'aura de cesse de faire des démarches dans l'espoir de retrouver leur fils., ou la trace de son corps.

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