Le 3 janvier
1916 le maire de Montargis, M Falour signe un arrêté de taxation de
la viande dans toutes les boucheries de la ville.
Le tableau ci-contre donne pour chaque catégorie
de viande, le prix maximum autorisé à la vente. Ces prix sont à
rapprocher des salaires de l’époque. Certes, beaucoup de monde
vivait dans un contexte rural, ou l’élevage domestique de poulet
et de lapins était la règle, voir d’un porc, et la consommation
de viande rouge l’exception.
Quels furent les coûts d’autres denrées durant
ces 4 années, en effet l’aliment principal est le pain à cette
époque, et là , il a fallu le payer aux boulangers de la ville.
Dans ce tableau ci contre, on a le prix de quelque
denrées du marché de Montargis relevés le 1er décembre
1917.
Il est à remarquer que le prix du Bœuf, du porc,
du sucre sont taxés à cette époque, que la viande distribuée est
majoritairement congelée, la viande fraîche est réservée à la
troupe.
Le sucre en gros, est déjà à 7,3 fr le kg en
1916
Au début du siècle, un
ouvrier métallurgiste gagne 10 ou 11F par jour au Creusot, un
mécanicien gagne 11500 à 1 800F par an à Paris. Ils sont
considérés comme des privilégiés. Un ouvrier agricole non nourri
est payé 1F25 par jour en Touraine. En 1910, une bonne à tout faire
est payée 50F par mois à Paris, 40F en province. Un chauffeur gagne
200F à Paris, 150F en province
Il ne faut pas oublier que les
salaires féminins sont toujours inférieur de 20 à 30 % à
celui des hommes occupant les mêmes postes.
Le but ici n’est pas de faire un historique de
l’inflation des denrées de consommation courante, mais d’illustrer
le propos afin de comprendre les difficultés d’approvisionnement
de la Cantine
Pour faire la soupe et satisfaire ses « clients »,
la cantine achète un certain nombre de denrées: Le pain, le
fromage, du chocolat des biscuits, des fruits, du lait, vin cidre, du
thé, des légumes, même si les dons en nature sont parfois
foisonnant en saisons, de la viande, de la charcuterie, mais aussi a
des frais de fonctionnement tel que matériel, entretien, chauffage,
éclairage, frais d’administration, salaires etc.
Dans les entrefilets du Gâtinais , on a pu
retrouver 6 communications de la situation financière du Comité,
présenté par le trésorier dont le bilan de dissolution voir annexe
8. Ce que l’on remarque surtout, c’est la permanence d’un
excédant relativement confortable, qui même s’il diminue dans
l’année 1917 compte tenu du surenchérissement des coûts, reste
quand bien même largement positif.
L’ excédant final sera reversé en totalité à
œuvre des Pupilles du Loiret.
A peu prés à la même époque, le Journal du
Loiret donne le bilan de la cantine d’Orléans avec des recettes
nettement plus importantes, atteignant 1.134.410,10 fr pour seize
mois d’activité ce qui paraît considérable, pour 675 000 repas
servis qu’elle fait payer 1 fr.
Montargis, elle fonctionne sur les 4 années de
guerre, et elle est totalement gratuite pour les réfugiés, blessés,
permissionnaires etc. Avec des recettes 10 fois moindres, elle
délivrera « que » 374 300 rations au dire du trésorier
lors du bilan de dissolution. Soit un prix de revient de 30 centimes
la ration en moyenne sur les 4 ans, 3 fois moins cher qu’a Orléans.
Le coût des denrées entre Orléans et Montargis serait il si
différent, ou bien , une meilleure gestion et choix de
fournisseur ?, la question reste ouverte.
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