jeudi 28 février 2019

Le retour du 82e IV; Les fêtes de la victoire


De juin à juillet le 82e va enchaîner les fêtes et les concerts dans les localités des environs. Pendant ce temps les pourparlers à Versailles avancent et on s’approche de la conclusion du traité.
Les différents bataillons exécutent chaque matin des marches d’entrainement sans sac avec des buts de « ballade » vers les forts ou batteries de la région comme le fort des Hautes Bruyère, la batterie de Vanves, le fort de Châtillon. On occupe la troupe avec des fêtes sportives, comme celle du 19 juin au lycée Lakanal de Sceaux, ou celle sur un terrain près de Fresnes où les sauts se font avec et sans élan, et au lancer de poids, on ajoute le lancer de grenade !
Le 21 juin le régiment est placé en alerte pour aller monter la garde à Versailles, il n’ira pas. Le 23  à 19 h des coups de canon sont entendus à l’Haye les Roses, les Tuileries saluent la signature du traité.
Dès lors les fêtes se succèdent à Fresnes, L’Haye, Bourg la Reine. les 25, 26, 28 29, 30 juin, avec concert de la musique, bals , et retraite aux flambeaux.

Le 4 Juillet

Le 82e RI est l’héritier de deux anciens régiments de l‘ancien régime, le Régiment de Saintonge et le 7e régiment d'infanterie légère .
Le régiment de Saintonge a combattu sous les ordres de Rochambeau, lors de la Bataille de Yorktown durant la guerre d’indépendance des État Unis.
De ce fait une délégation du 82e ri est envoyé à la fête de l’Indépendance Day qui se déroule à Paris. 24 drapeaux et étendards des régiments, qui firent campagne aux ETATS UNIS, défilent devant Pershing, Foch, Clémenceau etc.
Le Lt Boudier, le sergent Bourdette, les soldats Denvelira, (CHR), Sauter (1er Bat), Delplanque 2e Bat, Lapeyre (3e Bat) tous médaillés militaires composent le détachement. Deux cérémonies vont avoir lieu, l’une Place du Commerce à 9h; l’autre place du Carrousel, devant la statue de Lafayette
A partir du 9 juillet jusqu’au 13,  on reprend le processus de démobilisation des classes 1909-1908 et le régiment se prépare pour la fête du 14 juillet.
La Musique est bien sur sollicitée pour cette manifestation, elle va répéter avec 3 autres musiques régimentaires , le 4e ri, le 113e, et le 131e Ri  sous la baguette du chef de musique du 82e Mr Collard.



Le 14 juillet , le défilé de la Victoire



La délégation du 82e, comprend le Lt Colonel Leclerc, Le lieutenant Béraus Porte drapeau, le sergent Lapalus, Les soldats Saintier, Rouquette, Chauvin, Labeyrie, défilera avec la 9eme Division.
Le 12 juillet, départ de la délégation en camion à la Porte d’Orléans ou se rassemble la 9e DI, la compagnie d’honneur du 5eme corps d’armée, accompagnée par les clairons et tambours du 82e. Puis elle défilent sur l’avenue d’Orléans, le bvd Denfert Rochereau, et le bvd St Michel. A la mairie du 5eme , tous les drapeaux sont rassemblés , y compris les régiments de réserve et territoriaux de la Région. Les hommes cantonnent dans l’école de garçons 44 rue de l’arbalète., les officiers chez l’habitant. Le Lt Colonel Leclerc loge chez un ancien colonel du régiment, le Colonel Maury (1910-1913). Tous les drapeaux du 5e Corps d’armée sont rassemblés sur les marches du Panthéon pour une photographie de groupe avec le Général de CA Toulouge
Le 14 Juillet, hormis le défilé de la victoire, le régiment participe au service d’ordre autour du rond point des Champs Elysés de 4h du matin jusqu’à 11h.
« la haie d’hommes au coude à coude, souvent sur plusieurs rangs, aidés par des cavaliers, eurent beaucoup de peine à contenir la foule considérable ; commencé à 8h 30 le défilé se termine à 11h par le passage des voitures du président, de Clemenceau... »
On installe les cuisines roulantes place des invalides pour procurer un repas chaud aux hommes.
Le 19 juillet, de retour dans ses cantonnements, le Lt colonel Leclerc, prononce un discours de félicitation aux troupes, et nomme les 23 «survivants » qui ont depuis la début de la guerre suivit le régiment dans tous ses combats et affectations. Certain d’entre eux sont sous son drapeaux depuis l’année 1912 soit pour eux pas loin de sept années hors de leur domicile, famille, amis , sept ans d’une jeunesse perdue.

Par exemple Paulin Doudeau, matricule 266 au recrutement de Montargis a été incorporé en novembre 1912, blessé en 1914. il sera démobilisé que fin Août 1919

Le 4 août 1914 , au départ de Gudin, le régiment compte 3100 hommes qui vont embarquer à la gare. Tout du long de la guerre il va y avoir des mutations, retours, renforts, décisions qui vont modifier les effectifs et la composition largement locale des bataillons.
Pour mémoire le régiment a eu plus de 2900 Morts pour la France recensés à ce jour, on peut estimer à près de 12.000 le nombre de blessés sous le drapeau du 82e.

Le 20 juillet le régiment fournit de nouveaux renforts aux troupes d’occupation des pays rhénans, et l’officier transcripteur de déplorer : « Ces départs affaiblissent l’effectif du corps en campagne ». On continue les rencontres sportives dans la plaine de Rungis.
Le 23 , la 9 div envoie l’ordre de se préparer pour le retour sur Montargis prévu le 27 juillet à pieds.
Le 25 les préparatifs commencent, les cantonnements à venir sont attribués aux différents bataillon, les 1er et 2e Bataillon à la caserne Gudin, le 3e aux tanneries, les chevaux au Pâtis.
Pendant ce temps Montargis attend impatiemment le retour de son régiment.

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