vendredi 8 janvier 2016

Les Poilus de l'AME VI - Age au decés

Age au decés  


L'âge au moment du décès est différent de celui de la classe. En effet, on peut être de la classe 14, ou 18 et être fauché de la même façon par un obus, à un moment différent de la guerre et avoir cependant le même age, à cet instant néfaste.


 Si on regarde la distribution des âges au décès , on remarque deux bosses, nous sommes bien en présence de deux populations, les soldats, dits de l'active, et les réservistes, qui ont entre 28 et trente ans.
 Le tableau ci-dessus nous montre la distribution des âges où le plus jeune de notre échantillon n'a pas 18 ans. Est -il engagé volontaire ? A t-il masqué des données de son état civil ? Je n'ai pas la réponse à ce jour.
 Profit Albert Eugène né le : 16 décembre 1897 à Montargis ;classe :1917 ; matricule :Lm 21  (1067); Montargis 2 Cl au 1 BCP 6e cie tué le 25/05/1915 à Angres P d C
C'est à côté de Notre-Dame-de-Lorette.
 Il est inscrit au MAM de Montargis. Engagé volontaire à la mairie de Montargis, ce jeune homme était de taille moyenne, 1,60m, blond au yeux clair, de son état garçon de café. Il disparaît dans les attaques de mai 1915, opération de grignotage de la stratégie de Joffre. Le 4 septembre de 1916, sa mère reçoit un secours de 150 fr.
3 d'entre eux sont de la classe 1916, un de la classe 1915 et le dernier de la Classe 18
 René Joseph Niogret, bien qu'inscrit sur le MAM de Montargis, n'est pas du tout natif de notre région, il est né à Gap dans les Hautes-Alpes, en 1914. Enfant de troupe, il s'engage volontairement à la mairie de St-Hyppolyte-du-Fort, Gard, il a tout juste 18 ans. Ses deux parents sont décédés. Sa tante Mme Niogret habite bvd Victor Hugo à Montargis, ce qui explique son inscription sur le MAM de Montargis.
Les plus vieux, âgés de plus de49 ans, sont bien évidement des soldats de l'active, des capitaines :
Cartry Raoul Alphonse né le : 03 décembre 1864 à Nancy ; classe : 1884; matricule :379 Seine 2 B Capitaine au 282e RI tué le :06/09/14 à Chambry ( S et M)
  Il est inscrit au MAM de Châlette. Le 282e régiment d'infanterie est issu de la réserve du 82e avec ses cadres d'actives. Il a sûrement eu une résidence à Châlette lors de son affectation au 82e. Originaire de Nancy, où son père est confiseur, ses deux grands-parents sont de grands propriétaires. Sa carrière débute dès 1884, puis il entre à l'École militaire en 1885, est nommé sous-lieutenant au 10 RI à Dijon. Lieutenant en 1891, il entre à l'École normale de Gym et d'escrime, est nommé capitaine au 21e RI en 1899 à Langres, où il rencontre sans doute sa femme, se marie en 1901 à Neuilly, il a alors 37 ans. Il est muté au 130e RI à Mayenne la même année, puis est nommé au 82e RI à Gudin. Cadre du 282e , il est le capitaine de la 23e Cie à la mobilisation.
Nommé chevalier de la légion d'honneur en 1912.
Pour l’anecdote, le 16 Août, il sera à Pannes (Meurthe et Moselle), pendant la bataille des frontières. Il est tué le 6 septembre à Chambry, pendant la bataille de la Marne.
Naillon Georges Maurin né le : 10juin 1865 à Faverolles (Somme); classe 1885 ; matricule 214 ; Péronne Capitaine au 109e RI, tué le 22 août 1914 à sainte Marie au Mines (Alsace).
Son père est instituteur à Faverolles, au moment de sa naissance. Il a dû bénéficier d'une solide éducation.
 Il s'engage le 6 janvier 1885, à 20 ans, au 113e RI et, pendant deux ans, il va gravir tous les grades jusqu'au grade de Sergent Major. Il intègre l’école de St Maixent le 23 avril 1890. Deux ans plus tard, il sort 280ème sur 381, est nommé sous-lieutenant au 115e RI (garnison Namers), puis est deux ans lieutenant au 1e RI (garnison Cambrai). Le 8 juillet 1904, il est nommé au 82e RI à Montargis.
 Il se marie, en 1894, à Hélène Liégaux , domiciliée à Paris, dont il aura un garçon et une fille.
Chevalier de la légion d'honneur en 1911.
 Petit problème, le 22/08/1914, le 109e RI bat en retraite à 30km de Ste-Marie-aux-Mines sur le versant sud-ouest du Donon dans la Vallée de la Plaine. Il n'y a pas de trace de son décès non plus, à cette date, dans le JMO du 109e RI.
Il est inscrit au MAM de Montargis. En 1915, sa femme habite toujours avenue de la Gare à Montargis et son acte de décès est retranscrit à Paris, dans le 1er arrondissement.
Le tableau, ci-contre, nous montre, les classes d'âge étant regroupées par tranches de 5 ans, sauf pour la dernière (de 10 ans), le nombre de Poilus décédés dans chaque tranche d'âge. C'est sans surprise qu'on en retrouve la majorité entre 20 et 25 ans, mais, comme on peut le remarquer, les trois autres tranches ont à peu près la même population. Les plus de 40 ans sont, pour la plupart, des territoriaux et ou des gradés de l'active, comme on vient de le voir pour les deux plus âgés de nos Poilus de l'AME. L'âge le plus fréquemment rencontré est 20 ans (91 Poilus ont cet âge ) et plus du quart d'entre-eux ont entre 20 et 25 ans. La fine fleur de la population des conscrits de cette génération. Essayons de voir s'il y a une corrélation entre l'année de guerre et l'âge des Poilus, ou, pour reformuler la question autrement, en 1914, est-on mort plus jeune que les autres années ? Si l'on regarde le tableau de corrélation en Annexe, on s'aperçoit en fait que c'est durant l'année 1915 que la tranche d'âge des 20 ans a le plus souffert (41 MPF de notre échantillon). Mais une autre tranche d'âge va, elle aussi, laisser nombre des siens sur le champs de bataille, et cela toujours dans l'année 1915, celle de 30 ans, il s'agit donc des mobilisés de la réserve, pour certains, déjà pères de famille (26 en 1915).

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