jeudi 21 mars 2019

Le retour du 82e IX Montargis un exemple ?


Montargis un exemple ?


Le déroulé du retour du 82e a Montargis est il unique ? Ou bien dans d’autres garnisons ce schéma va se reproduire. Il nous suffit d’aller explorer encore cette fabuleuse mémoire de CICLIC, pour nous rendre vite compte, que d’autres journées de ce type se déroulent aussi par exemple à Châteauroux où le 90e RI rejoint sa garnison. Un document du même type dont le promoteur est lui aussi propriétaire de salle de cinéma, M. Brimbal représentant Pathé et propriétaire de la salle Appolo de Châteauroux qui fit venir les équipes et réaliser un film (voir le film ICI)
Le régiment est accueillit à l’entrée de la ville, décorée elle aussi par un Arc de triomphe qui me parait plus imposant que celui de Montargis, normal la différence entre une sous-préfecture et une préfecture doit se voir quelque part...



14 septembre 1919 retour des 1er et 2e bataillons du 66e RI dans la garnison de Tours. La ville de Tours reçoit le régiment par une très fastueuse journée de fête organisée en l'honneur du régiment par le maire Camille Chautemps et le préfet d'Indre-et-Loire Monsieur Ducaud. Cette journée de fêtes fut intitulé "fêtes du retour du 66e régiment d'infanterie", le régiment Tourangeaux. Cette fête était aussi dédiée à l’ensemble du 9e corps d'armée, lui aussi basé dans la ville de Tours .
A Orléans cela sera encore différent, en effet, Orléans bien que préfecture est aussi le siège du 5e corps d’armée, de la 5e région militaire, et de nombreux régiments y ont garnison, cavalerie , artillerie, infanterie sans parler des services. Donc le retour du régiment 131e d’infanterie se fera un mardi de fin juillet, à 6h 45 du matin dans les murs de Coligny, sans grande cérémonie dans la ville.
C’est le 14 juillet que se fera dans la ville, la célébration majeure avec un cénotaphe dressé dans la cour de l’hôtel de ville avec force voile noir.
On en retrouve des exemples un peu partout en France avec le même déroulé, la même structure des discours si on en croit Bruno Cabannes dans la victoire endeuillée( pages 475-515 Point Histoire).
Pendant la journée du 3 août, les poilus et la population montargoise auront entendu plus 10 discours et réponses, pour bien marquer la solennité de l’événement, assurer aux soldats l’attachement de la ville à sa garnison, évoquer les sacrifices, préparer le retour à la vie communautaire.
Le lendemain, le lundi, à 9 h 30 a l’hôtel de ville, la communauté avec force renfort de population reçoit les trois rosières, celle de 1914 qui n’avait pas été couronnée, et celles de 1919, dont l’une « Melle Suzanne Lemur, devant ce même jour devenir l’épouse légitime de M. Saucier, actuellement soldat au 369e apporte un attrait de plus a cette cérémonie ... »
Et pour ne pas faillir discours du Maire qui commence par ces mots :
« Hier ce fut la fête de la victoire aujourd’hui, nous allons célébrer celle de la Vertu ; Vertu féminine d’une part, Vertu militaire d’autres part s’associe parfaitement pour nous apporter un réconfort moral que nous ne saurions trop apprécier.. »
Puis, à 13h, il fait chaud ce 4 août, une délégation et une compagnie du 82e se rassemble au cimetière et va se recueillir avec toutes les sociétés locales dont la Croix Rouge. L’association des mutilés et le cercle Jeanne d’arc portent les gerbes de fleurs.
La musique militaire fait entendre la Marche Funèbre, puis MM Henriot, Fort,Falour, Le Brecq, Lesueur, le colonel Leclére font l’éloge des disparus, l’émotion gagne les assistants et l’un des vétérans succombe à un coup de chaud, lequel grâce à de rapide soins d’un médecin major, retrouve ses esprits.
A cette époque pas de monuments aux morts, les corps ne sont pas encore rapatriés, il faudra attendre 1920. Reste donc les tombes des blessés et des malades qui sont décédés dans les hôpitaux durant les 4 années du conflit, ce qui fait quand un grand nombre, regroupés dans un carré spécial qui deviendra le carré militaire.
Cette cérémonie avait été précédé la veille, par un dépôt de gerbes porté en cortège par la Fédération Ouvrière et Paysanne des Mutilés, Réformés, Veuves et Orphelins de la guerre qu’elle va déposer sur les tombes des soldats mort pour la Patrie :
« Couchés dans ce champ du repos. tout près de vos adversaires d'hier. avec lesquels vous voilà réconciliés : unités de cette multitude d'innombrables jeunes hommes que les intérêts égoïstes et la criminelle folie de quelques-uns ont poussés au massacre : héros et martyrs. ne croyez pas que tous vous oublient.
En ce jour. il est vrai, la foule ingrate et frivole manifeste. un retour de ceux qui ont gardé leur place sous vos anciens drapeaux. un enthousiasme bien bruyant pour le silence de votre sommeil. cette ivresse. ce délire en face de l’appareil guerrier qui. s'il nous a donné la victoire. a causé trop d’ épouvantables deuils; ces acclamations si indiscrètes et douloureuses les vieux parents, les veuves. les orphelins dont les yeux se remettent à pleurer: tout cela, nous ne'initions ,plus le supporter, nous. les mutilés: nous. que la mort n'a pais pris tout entiers. qu'elle s'est contentée de diminuer douloureusement. nous avons des raisons particulières rester graves et tristes et de vous ... »
La tonalité est toute autre, marque bien les attentes, et les conflits à venir dans les années suivante.

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