Le retour du 82e VIII Discours et Défilés

Discours et Défilés

Après un séjour à Cepoy le samedi 2 août, au matin, le régiment prend la route de Cepoy à Montargis en avance sur son horaire en passant par Châlette, sous une petite averse.

Des deux jours de séjours , a Cepoy nos sources sont quasi muettes sinon que le Gâtinais rapporte que l’accueil fut charmant, et que des discours furent prononcé, que les soldats y furent fleuris par les enfants des écoles ; mais ou les troupes cantonnèrent-elles, pas d’ information sur les lieux de bivouacs. Par contre on peut être quasi certain que la population des villages environnant y accourut.

Cepoy, village de 990 habitants aura 36 noms sur son Monuments aux Morts, dont 6 ont combattu sous le drapeau du 82^e entre 26/09/14 pour le premier et le 09/06/18 pour le dernier des Morts pour la France, tous n’était pas originaire de Cepoy.

« Les petits troupiers franchissent allègrement , les quelques kilométrés qui les séparent de Châlette, traversant au milieu des acclamations les hameaux qui bordent le chemin. »

Arrivée à Châlette

La troupe s’arrête sur la Nationale, la tête à l’allée des platanes, au niveau de la barrière d’Orléans ( ancien octroi?).Le régiment est accueilli non seulement par les autorités municipales, mais aussi par une délégation militaire. La foule se presse de part et d’autre des colonnes, et le garde champêtre de Châlette, M. Bergeron, a bine du mal , à lui tout seul à contenir la foule. Un portique , drapé au couleurs nationale a été élevé, il est surchargé de sapin, de guirlande et de drapeaux, une banderole est tendu avec une inscription ; Châlette Honneur aux poilus du 8 -2

La série des discours commence par la délégation militaire de la place le lt colonel Tissier et du cdt de la 17^e brigade le colonel Sohier venu accueillir le régiment aux marches de sa garnison.

On enchaîne par le discours de l’adjoint au maire m. Fix au nom de la municipalité, auquel répond le commandant du régiment, réponse toute militaire dans sa brièveté :

« .../ malheureusement il y a beaucoup  de morts, de disparus ; demain on prouvera qu’ils ne sont pas oubliés , demain sera l’hommage aux morts, mais aujourd’hui c’est la fête des vivants, vous les fêterez, ils le méritent. » 

Trente trois patronymes seront inscrits au Mam de Châlette ayant appartenu au 82^e (21) , au 282^e (10) et au 38 rit (2)

Puis vient le tour des enfants des écoles dont l’une Reine Deluys, tourne le compliment au Lt colonel Leclere.

Les tambours claquent, la musique sonne et l’on repart pour la prochaine halte.

Arrivée à Montargis

Vers 10h15 Arrivée dans Montargis par l’avenue de paris, la troupe est accueillie à l’angle par les vétérans de 1870 , les mutilés et les démobilisés de fraîche date. Le porte drapeau des vétérans est un ancien de la bataille de Reischoffen, M Monnier.
Le premier discours est tenu par le président des Mutilés du Montargois, notaire, M. Henriot ,il termine par :

« ... et maintenant mes chers camarade , entrez dans notre ville pavoisée et ornée, traversez têtes hautes nos avenues... »

Réponses du Cdt du 82^e

Deuxième discours, par M.Fort, président de la 245 e section des Vétérans de 1870-71 :

« ... notre drapeau porte la fière devise , ‘’Oublier : Jamais’’... » Son porte drapeau est un des survivants de la bataille de Reichoffen.

Les 3 portes drapeaux reçoivent un bouquet et les fusils des soldats sont fleuris par les jeunes filles des écoles

La ville est décorée de mille manières, des calicots sont tendus entre les arbres de l’avenue de la gare, les maisons sont fleuries, un concours est même organisé par quartier dont le Gâtinais se fera l’écho dans son compte rendu de la journée dans l'édition du 9 août. Les décorations se poursuivent sur le Pâtis avec des lanternes vénitiennes, la façade de la Sous Préfecture est blasonnée, comme la rue dorée, la rue du Loing sont bordée de mâts garnis de feuillage de sapin, la place Mirabeau fait un peu en retrait dans ce concert de décoration. Mais le clou de la décoration est l’arc de triomphe construit à l’entrée du pont St Nicolas , il va recevoir les louanges de toute la population par sa décoration.

Sur la face, vers le pâtis, est en stuc, il est décoré par plusieurs cartouches qui retracent les grandes batailles du 82, victoires napoléoniennes et celles récemment gagnées: la Moscowa-Verdun, Inéa-,Juvincour-Noyon, Mayence-Marne-Argonne, Sébastopol-Aisnes , au centre un écusson aux armes de la ville, fleurs de lys sur cahmps d’azur M surmonté de la couronne royale, de chaque coté des cors de chasse en hommage au Lt colonel, drapé d’une immense fourragère au couleur de la Croix de Guerre, tressée par un artisan de la rue dorée.

Quand à la face postérieure, elle garnie de branchage de sapin qui la couvre complémentent ainsi que les cotés.

A 10 h le cortège des officiels et des notables de la ville s’est formé dans le jardin de l’hôtel de ville (Aujourd’hui musée Girodet), et par le rue du Loing, la place Mirabeau, prend place sous le kiosque du Pâtis., tout ce qui compte en finance, le commerce, la magistrature, l’enseignement, service public est précédé par un piquet du 82^e et suivi la compagnie des sapeurs pompiers de la ville.

A 10h 15, précédé des drapeaux des vétérans , des mutilés et de la Musique, tambours et clairons en tête le défilé sur l’avenue de la gare se déroule au milieu d’une foule qui se densifie aux ponts, les colonnes devront marquer le pas avant de franchir celui du Tivoli entre la double haie de la population qui acclame ses poilus. Depuis la veille les trains venant des 4 points cardinaux ont déversé dans Montargis la population venue vivre ses événements.

Les discours

10h 30 arrivée au pâtis les bataillon se rangent devant le Kiosque 1er bataillon à gauche, 2^e bataillon a droite et 3 e bataillon et portes drapeaux en face du Kiosque, les voiturettes prés du canal

Le colonel Leclere est face aux autorités, sur son cheval, sabre au clair, dans le Kiosque :

Falour le maire

Le Brecq deputé

Lesuer sous préfet

Col Sohier 17 brig

Col Tissier Cdt de la place

Il est accueillit par le général de la 17 e brigade et félicité de la tenue de son régiment et la litanie des discours continue.

M. Falour ouvre la série, en replaçant l’histoire de la ville face aux vicissitudes des guerres, invasions, et de sa résistance face aux anglais en 1427, M.L.F «Montargis le franc, Montargis le fidèle » puis face aux prussiens en 1870.

La scène est photographiée par le photographe Couté,

M.Falour : «  en ce lieu ou durant 3 siècles, chaque année un simulacre de bataille simulant le geste héroïque des montargois de 1427, en ce lieu ou en 1870 que les obus de semonce allemands atteignirent, demandant la reddition de la ville et ou ce livra un combat entre francs tireurs dont les survivant vous accueillirent tout a l’heure,,,,

« o nos fils, ô vainqueurs l’affront nous fit esclaves, vos bras nous font libres »

Discours du député le Brecq

Il retrace l’historique des combats et des mouvements du régiment et de ses reserves durant les 5 années de guerre du 3 Août 1914 au 3 août 1919, où le régiment revient sur le lieu de son départ.

Discours du sous préfet

Quand à lui ,il va mettre en avant des actions d’éclats de soldats du 82^e puis aux difficultés du retour à la vie civile.

Remerciements du Colonnel Leclerc, droit sur son cheval en face des autorités.

Il est à noter que peu de personnes entendirent les discours, compte tenu de l’espace devant le Kiosque, et la non sonorisation à l’époque, ce qui n’empêcha pas les vibrants applaudissements de la foule environnante !

M.Gaucher propriétaire du Pathé cinéma commandite un film: il va poster ses opérateurs à plusieurs endroits « stratégiques » de la journée. Le film sera projeté les 15,16,17 août en deuxième partie des ces séances.50 ans plus tard les bobines seront retrouvés dans sa cave, confiées, car en triacétate inflammable, aux officiers du ciné club de l’ETA à Gudin, ils transféreront les bobines sur cassette VHS, un montage de 10 mn environ sera ensuite versé au Ciclic, Mémoire cinématographique du Centre Val de Loire, qui après numérisation, la mis en ligne. ICI

Remise de décorations sur le front des troupes devant le Kiosque.

Par le Col de 17 brigade Sohier la légion d’honneur aux officiers

Par le lt Col Leclere, la médaille militaire aux sous officiers et soldat la médaille militaire

Par le Sous préfet la médaille de sauvetage à un civil pour le sauvetage d’un adolescent.

Une heure plus tard que prévu, le régiment se replace en formation, musique en tête, et commence alors l’entrée dans le vieux Montargis aux accent de Sambre et Meuse, en passant sous l’arc de triomphe, d’où la République du haut de l’arc distribue par pleines poignées des fleurs sur les troupes en dessous : en fait cette allégorie est un jeune hommes costumé qui joue le rôle.

Puis les soldats passent la place Mirabeau, la Rue Dorée , le Faubourg de Lyon pour rejoindre la caserne Gudin.

Les festivités vont continuer l’après midi par une fête nautique entre le pont de la rue du Loing et le pont saint Nicolas où des épreuves vont se succéder sur ces 600m. Des club nautiques de Paris vont venir s’illustrer « les Mouettes » pour les féminines et le Club Nautique de Paris avec ses champions. Plus de 38 nageurs se mesurerons avec des militaires du 169^e et du 82^e. Si des courses de distance entre 90, 100m et 600m sont proposées, j’ai relevé une épreuve de tenue dans l’eau, de plongeons, et de chasse aux assiettes ! Au fond du canal ?

Pendant ce temps, une aubade par la musique du 82^e est donnée dans les jardins de la Mairie sous les fenêtres de la réception donnée par la municipalité aux officiers, un fanion de soie brodé « la ville de Montargis au vaillant 82e » sera confié au régiment pour la décoration de sa salle d’honneur, et la encore discours du Maire et réponse du lt colonel.

Puis tout ce monde se transporte à la caserne Gudin, où derechef réception dans la salle d’honneur avec discours de bienvenue aux autorités, on sabre le champagne, puis on se rend dans le réfectoire des troupiers pour assister au repas donné grâce à la souscription faite en ville en leur faveur dont le menu est généreusement rapporté par le Gâtinais :

« Soupe grasse, Bœuf en sauce, Lapin sauté pomme de terre nouvelle, fromage, confiture, café,cigare, et 66 cc ( une chopine ?)de vin pour arroser le tout. »

Le soir retraite aux flambeaux selon le schéma caserne Gudin, av Gaillardin, rue Gambetta, rue du loing, rue de la Chaussée, route de Paris, av de la gare, place du pâtis. où la musique du 82^e donnera un concert et animera le bal jusqu’à « une heure tardive dans la nuit ».

Pendant que le peuple se distrait sur le pâtis, Mme la sous-préfète reçoit dans ses salon les officiers, les notabilités puis sur les pelouses du jardin, on donne une représentations de Cyrano aux tranchées, et surtout la première audition du Retour du 82^e Composé par M. Gaston Coquelin, ancien chef de musique du 82^e et les paroles de Julin Florentin Fontenay , dit Tambour. :

Le voilà donc ce joli régiment,

Notre 8-2, symbole de vaillance,
Qui s’est conduit parfois si hardiment
Dans le combats sans une défaillance ! (bis)

Saluons le ! Formé de bons soldats,
Il nous revient escortant La victoire
Ayant rempli de torpilleur mandats
Embellissant sa page dans l’histoire (bis)

Refrain